Les expulsions de locataires sont à nouveau interdites à Bruxelles. En Wallonie, on en discute encore.
Comme lors du premier confinement, la Région bruxelloise vient de rétablir le moratoire sur les expulsions domiciliaires qui avait été levé fin août. Il est en vigueur jusqu’au 13 décembre. En Wallonie, le gouvernement en discute encore. Une décision pourrait être prise ce jeudi après-midi. L’objectif reste de protéger les locataires les plus précaires et de ne pas surcharger les structures sociales d’hébergement.
Saturation
Le premier moratoire wallon avait duré trois mois, du 19 mars au 8 juin, via plusieurs arrêtés de pouvoirs spéciaux.
Ce qui est alors sur la table, c’est la suspension de toute décision administrative ou judiciaire d’expulsion domiciliaire. «Quand le moratoire a été levé, du jour au lendemain, des huissiers se sont présentés chez les locataires à l’encontre desquels des décisions avaient déjà été prononcées», rapporte Marie-Claude Chainaye, chargée de mission «Logement» au Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. On ne dispose pas de recensement sur cette période précise. «Mais nous, sur le terrain, on a constaté une hausse assez nette et visible des expulsions, poursuit Marie-Claude Chainaye. Il y a eu énormément de sorties à ce moment-là, alors que les visites de nouveaux logements n’ont repris que doucement. Depuis, les maisons d’accueil sont saturées partout en Wallonie. »
Une allocation loyer
Sur le fond, on sait que le problème du logement pour les petits revenus est aigu en Wallonie comme à Bruxelles, indépendamment de la crise qui vient encore appauvrir une partie des ménages. Le logement public n’est toujours pas en mesure de répondre à la demande (40 000 ménages wallons sur la liste d’attente). Et la pression s’accentue sur le segment du parc locatif privé qui pourrait correspondre aux petits revenus.
En 2018, sur les 1 235 jugements d’expulsion prononcés en Wallonie, 384 ont été exécutés, dont 239 dans le Hainaut et 90 en province de Liège.
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