Aux quatre coins du pays, les personnes sans papiers sont nos voisines, nos amies, les camarades de classe de nos enfants. Elles travaillent sur les chantiers de construction, dans l’Horeca, dans l’agriculture, fabriquent des masques pour nous protéger, partagent notre quotidien dans toutes les sphères de la société, parfois même sans que l’on ne sache qu’elles sont "sans papiers".
La majorité d’entre elles sont "employées" dans l’économie informelle, où salaires de misère, conditions de travail pénibles, voire dangereuses, horaires dépassant les 12 heures de labeur et absence totale de protection sont la norme. Les témoignages d’accidents de chantier qui se soldent par des décès ou des handicaps lourds, sans qu’aucune aide ni compensation ne soient accordées à la victime ou à sa famille sont nombreux…
Un confinement qui a mené à une pauvreté extrême
Depuis le mois de mars, les mesures de confinement ont fait perdre leurs sources de revenus à la très grande majorité des personnes sans papiers, les plongeant dans une pauvreté extrême, qui ne leur permet pas de suivre les mesures décidées par les autorités pour faire face à l’épidémie. Bien que certains droits fondamentaux leurs soient reconnus (dont l’accès à la scolarité et à la santé), ils se révèlent très difficiles à faire valoir dans la pratique. L’aide médicale urgente ne permet pas à elle seule de garantir un accès suffisant à la santé.
De très nombreuses personnes, isolées ou en famille, n’ont pas d’autre choix que de vivre dans des lieux collectifs. Elles y partagent des espaces très réduits, où il est particulièrement difficile de respecter les mesures de distanciation physique, ou de "bulle sociale restreinte". Difficile également de consacrer une part d’un budget déjà insuffisant à l’achat de gel hydroalcoolique, ou de masques à usage unique...
Des études universitaires montrent pourtant que les personnes sans papiers contribuent à l’économie de l’ensemble de la société. Une fois régularisées, elles participent au financement des pensions et à la sécurité sociale ce qui, d’un point de vue strictement économique, permettrait d’aider à surmonter la crise actuelle.
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