" Dans aucune conférence de presse du CNS on n’a parlé des populations vulnérables. On a parlé des populations en général et en moyenne. Et quand on parle de moyenne, on oublie forcément les plus écrasés. On est déjà dans un pays qui devrait atteindre des objectifs de réduction de la pauvreté qui ne les atteint pas. Qui, avant la crise sanitaire, augmentait le nombre de populations pauvres plutôt que de les diminuer. La crise sanitaire se colle sur cette crise sociale qui préexistait ! Il y a une grande augmentation de l’épargne, d’accord, mais dans cette crise, il y a des gens qui ont perdu de l’argent. Je rappelle que les chiffres européens nous disent que 25% de la population belge n’a pas d’épargne, dont 37% en Wallonie. Donc l’épargne se concentre chez certains. Et dans les circonstances actuelles, ça s’aggrave encore. Aujourd’hui dans cette crise, il y a eu de la perte de revenus non seulement chez des travailleurs mais aussi chez des chômeurs et des bénéficiaires de revenus d’intégration sociale qui faisaient des compléments en heures ALE, en journée intérim qui sont perdus à 100%. Et suivant le type de statut des gens, on a des pertes considérables. On l’a vu sur la culture, mais on peut le voir aussi sur le travail au noir fait par les sans-papiers qui vivent chez nous depuis des années. Eux n’ont plus rien. Cette crise met davantage le focus sur les inégalités qui préexistaient déjà. "