"PTB, PS, Ecolo... Le message de la gauche est-il clair par rapport à la migration ?"
"Il suffit de regarder les chiffres pour constater que nous ne sommes pas envahis par les migrants. Pourtant, on oppose toujours les travailleurs aux chômeurs, les chômeurs aux chômeurs-tricheurs, les pauvres - ou plutôt ‘nos’ pauvres - aux étrangers", lance Christine Mahy, secrétaire générale du Réseau wallon de lutte contre la pauvreté. Cette opposition aurait dû, selon elle, être brisée par la gauche. "Mais on sent qu’il y a une peur, une prudence pour ne pas perdre de l’électorat par-ci et regagner de l’électorat par-là. Résultat : la gauche slalome sur une espèce d’entre-deux. Au Réseau wallon, on doit tout le temps travailler pour empêcher que les gens ne tombent dans ce piège. Beaucoup disent que c’est ‘à cause de l’étranger’. Celui qui vient prendre du travail, de l’argent, qui aura un logement en premier, etc. Il faut déconstruire cela pour leur faire comprendre d’où viennent les problèmes qu’ils vivent et d’où devraient venir les solutions…. Et pour enrayer ce qui est cultivé par certains de manière extrêmement active aujourd’hui. Je ne veux pas mettre tout le monde dans le même sac, des initiatives existent. Mais on ne peut pas dire qu’un parti ou qu’une grande personnalité politique ait mis la réduction des inégalités au cœur des politiques publiques. On reste sur des solutions palliatives, des opérations sparadrap. Et plus on investit dans le palliatif, moins on investit dans les droits structurels et fondamentaux. Et ça, c’est un cumul depuis des années. Ce n’est pas le fait d’une couleur politique, d’un seul parti ou d’une législature. C’est un choix de société"