Par qui, pour qui et pour quoi la mobilité est-elle pensée aujourd’hui ? Qui sont les oublié.e.s ?
- Les personnes appauvries, dans la pauvreté, vivant dans le trop peu de tout ou dans le trop juste permanant, parfois confrontées aussi à des réalités de vie complexes, à une santé défaillante ou à une déficience physique ou mentale ont elles assez voix au chapitre pour penser la politique de la mobilité ?
- N’y a-t’il pas une forte disproportion entre les débats, décisions et moyens financiers en faveur des voitures de société, alors que la garantie de disposer d’un moyen de transport sans difficulté (individuel ou collectif) n’est que très partiellement débattu avec les plus vulnérables ?
- Même si cela semble symbolique à certains, n’est-t-il pas totalement choquant que les voitures « ancêtres » bénéficient de droits dont ne dispose plus la personne contrainte de circuler avec une vieille voiture considérée trop polluante par les autorités ?
- Est-ce pensable qu’il ne soit plus possible à des personnes d’aller suivre des cours du soir en promotion sociale à 20 km de chez elle sans devoir quitter avant la fin car plus aucun transport en commun ne peut les ramener dans leur localité ?
- Et que dire pour le cinéma ou le théâtre… partir en courant à la fin pour attraper le dernier train… et rater donc le débat, l’échange et la convivialité… ce qui conduit beaucoup de personnes à ne plus s’y rendre ! Est-ce pensable que des personnes doivent s’endetter avant de toucher leur premier trop souvent maigre salaire pour acheter un moyen de transport individuel d’occasion par défaut de mobilité collective ?
- Est-ce raisonnable que des personnes stressent à l’idée que le rendez-vous au CPAS pourrait durer plus d’une heure et qu’alors elles devraient racheter un ticket de bus pour le retour ?
- Est-ce acceptable que des personnes porteuses de handicap n’osent plus prendre le train car la confrontation à la digitalisation sur les quais les panique ?
- Comment comprendre que l’achat pour se déplacer en train coûte plus cher au guichet que via le net quand on connait l’ampleur des inégalités numériques et l’importance des enjeux climatiques ?
- Que penser d’un déplacement de plus de 2h00, faisant usage de plusieurs transports en commun et intégrant une partie de marche à pied, pour se rendre en formation à 40 Km de son centre d’accueil et avec une garantie aléatoire de paiement de l’abonnement ?
- Est-ce crédible que les personnes s’entendent seriner par les pouvoirs publics, insertion sociale, insertion socio-professionnelle, insertion par l’emploi, dès lors que la politique publique de la mobilité par ses défaillances ne la permet pas ou la complexifie nettement ?
- Et que dire du/des parent(s) dont le contact avec un ou plusieurs de leurs enfants soumis à une mesure de placement est rendu aléatoire pour cause de mobilité … quel impact sur le lien, la relation, la confiance dans le contrat de « rencontre »… quelle garantie que cela ne sera pas mis à charge du/des parent(s) dit(s) alors « incapable(s) » de prioriser, de mettre en œuvre en faveur de leur(s) enfant(s)… quelle impact sur la culpabilité et les incompréhensions entre les parties (professionnels, parent(s), enfant (s)) ? Il en est de même pour les visites vers les personnes en détention, en hospitalisation de longue durée pour raison de santé mentale ou physique, soignées dans la longue durée pour se libérer d’addictions, pour des personnes âgées en maison de repos ou de convalescence.
La liste des incohérences et des violences institutionnelles liées au droit à la mobilité pourrait encore s’allonger !
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