Lire l'article Le Soir.be du 27 octobre
La Plateforme pour la prospérité et contre les inégalités lance un appel fort : il faut mettre un terme aux inégalités dans notre société. Plusieurs choix politiques accroissent le fossé entre les riches et les pauvres au lieu de le réduire. Les personnes les plus faibles paient une fois encore davantage la facture de la crise et les mesures d’austérité.
NOUS EXIGEONS :
- DES EMPLOIS DURABLES ET DE QUALITE
Un marché de l’emploi inclusif repose sur des emplois durables, offrant une rémunération décente et une sécurité d’emploi qui permettent de construire une vie de qualité avec des perspectives d’avenir. A cet effet, une offre suffisante d’emplois durables et de qualité, surtout à temps plein, accessibles à tout le monde et avec un salaire décent, est urgente et prioritaire.
- DES ALLOCATIONS DECENTES LIEES AU BIEN-ETRE
Pour réduire significativement la pauvreté, il faut que tous les minima restent largement supérieurs au seuil de pauvreté et qu’ils atteignent au moins des montants permettant de couvrir les besoins fondamentaux, calculés selon les budgets standards notamment.
Il faut garantir un meilleur standard de vie à tous dans notre pays. Cela passe par la liaison de toutes les allocations sociales au bien-être.
Aujourd’hui déjà, les montants des allocations ne permettent pas aux personnes de vivre décemment.
Avec un revenu d’intégration sociale de 785€, une personne isolée a un déficit de 30,8% par rapport au budget standard de 1.135€, et une famille avec un revenu d’intégration sociale de 1.403€ un déficit de 30,6% par rapport à 2.022€. Plus d’un tiers des chômeurs sont pauvres. Un chômeur isolé avec une allocation de 916€ souffre d’un déficit de 19,3%. Pour une famille, l’allocation de 1.446€ constitue un déficit de 28,5% par rapport au budget standard.
Pas de dégressivité des allocations de chômage ! Cette mesure visant à activer les chômeurs renverra, dans les faits, de très nombreuses personnes et familles dans la pauvreté. Les pouvoirs publics et les employeurs ont le devoir de créer des emplois de qualité, durables et adaptés à la diversité des travailleurs au lieu d’investir des moyens dans la chasse aux chômeurs.
Les salariés invalides touchent en moyenne seulement 37% du salaire brut moyen, les chômeurs seulement 28%. Réduire une partie de la population à la seule gestion de la survie du quotidien plutôt que d’avoir la possibilité de se projeter dans un projet de vie en toute sécurité, constitue une erreur politique fondamentale : pertes sèches en termes économiques et sociaux au détriment d’un projet sociétal collectif.
- DES PENSIONS DECENTES
Un taux de remplacement pour les pensions de 60% sur base des salaires bruts indexés (et plafonnés) de la carrière, occasionne une chute trop forte du revenu et la pension est souvent insuffisante pour pouvoir mener une vie digne dans une période de sa vie où chacun y aspire et y a droit. La pension est souvent insuffisante pour pouvoir vieillir dignement. La pension de retraite moyenne comme isolé de ceux qui ont eu une carrière uniquement comme salariés du secteur privé était de 935 € au 1ier janvier 2011. Il faut donc aussi une véritable liaison des pensions au bien-être. En même temps, il faut encore augmenter les minima car près de 18% des pensionnés sont pauvres. L’appauvrissement des populations à l’âge de la pension constitue une injustice grave et un mauvais calcul sur le plan économique.
- DES DROITS ET SERVICES SOCIAUX RENFORCES ET ACCESSIBLES
Une panoplie de droits sociaux sont bafoués au quotidien, soit parce qu’ils ne sont pas appliqués, mal appliqués, non-connus ou non-accessibles, trop compliqués, pas automatisés. Et de manière générale, il est fréquent que nombre de services essentiels ne soient pas accessibles aux personnes vulnérables.
Au niveau de la santé, les revendications suivantes sont prioritaires : chacun a droit à des soins de santé de qualité et payables. Ainsi, le tiers-payant social, encore très peu pratiqué, doit être amélioré et étendu aux patients qui atteignent le plafond du MàF (maximum à facturer). Il faut restreindre les suppléments d’honoraires demandés par de plus en plus de médecins spécialistes, surtout en-dehors du monde hospitalier. Il faut une politique de soins qui s’attaque aux inégalités sociales moyennant des services de première ligne aisément accessibles. Enfin, il faut rendre les médicaments moins chers en poursuivant la réduction du prix des médicaments génériques et en encourageant la substitution.
L’accès aux droits fondamentaux et aux services doit impérativement être garanti tant en matière de logement, d’énergie, d’enseignement, de culture, de mobilité que de santé.