Note envoyée par le RWLP au GEES (groupe d’experts en charge de l’Exit Strategy) pour une prise en compte des populations vulnérables sous l’angle de la santé mentale des individus et de la société suite à la crise sanitaire Covid-19.
Les mesures sanitaires indispensables qui passent principalement par le confinement/déconfinement progressif s’appliquent sur une crise sociale préexistante qui génère un état d’appauvrissement et de risque de désaffiliation sociale accrus de personnes et de familles déjà très fragiles auparavant. Les mesures sanitaires s’imposent sur ce terrain déjà très complexe et, sans le souhaiter, amplifient ces réalités et risquent donc d’intensifier encore les inégalités d’accès à des droits et services, à des revenus et y compris dans le cadre des revenus de remplacement et d’autres mesures ayant pourtant une intention bienveillante. Or on le sait les pertes de droits, affaiblissements des droits vitaux et de base, le non-recours aux droits, sont de nature à affaiblir fortement les forces vitales des personnes et des familles.
Le contexte anxiogène de la crise, l’inconnu auquel la population doit accepter de faire face dans sa vie quotidienne, la maladie qui frappe certain.e.s, le risque et la réalité des décès, les séquelles de la maladie, le timing inconnu, la peur des conséquences immédiates et à moyen-terme dans la vie matérielle et familiale quotidienne, sont autant de difficultés qui frappent toute la population, mais qui fragilisent davantage encore les populations les plus vulnérables.
Les impacts sur le bien-être/mal-être, sur un état de « dépression sourde, larvée » déjà très présente dans notre société, sur la mise à l’épreuve forte de la résistance nerveuse, sur les manières de compenser/décompenser, sur la santé mentale au sens large sont évidents. Si ces impacts peuvent toucher toutes les classes sociales, les populations les plus fragiles en font et en feront d’autant plus les frais.
Le RWLP, mais également les autres réseaux régionaux de lutte contre la pauvreté du pays avec qui nous travaillons au sein de BAPN, et des associations de base, ont l’occasion de constater cela sur le terrain tous les jours depuis le début de la crise par des contacts quotidiens avec ces populations vulnérables. Le numéro « vert » d’urgence sociale de la RW (le 1718), avec lequel le RWLP collabore depuis le début, le révèle également quotidiennement depuis le début de cette crise. Nous pouvons supposer qu’il en est de même avec le numéro vert sur Bruxelles.
Ces populations vulnérables ne peuvent être laissées à elles-mêmes face à ces impacts qui atteignent le bien-être, la santé mentale, le goût de vivre. La puissance publique, à travers les acteurs qui la composent, a la responsabilité de prendre cela en compte et d’agir à ce niveau, tant en termes curatifs que préventifs, et à travers la vie communautaire et sociale.
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