Un texte de Christine Mahy et Jean Blairon
Lorsqu’on évoque un « travail social de première ligne », on pense spontanément à une rencontre en face à face qui comprend un accueil, une activité d’écoute et de conseil, l’élaboration conjointe d’une réponse à une situation où les droits ne sont pas respectés, sont bafoués et où la dignité que la constitution garantit à chaque citoyen est compromise ou absente.
La crise sanitaire que nous venons de vivre a suspendu l’exercice d’un tel travail dans beaucoup d’institutions.
Nous qualifierions volontiers ce type de travail social d’ « élémentaire » dans le sens où il constitue un élément sine qua non dans une société qui, depuis les révolutions du XVIII siècle, proclame l’égalité de tous les citoyens ; dans l’acception aussi où cela doit faire évidence : « c’est élémentaire ».
Or ce qui a disparu dans trop de lieux institutionnels pendant la crise et aurait pu être considéré comme une obligation de présence et de soin, à l’instar de la santé physique, ne réapparaît pas pleinement aujourd’hui, voire semble parfois voué à devenir une option à la demande.
Tout se passe comme si la « réalisation » des missions sociales par écrans interposés ou le succédané de cette réalisation était appelé à perdurer au moins partiellement. Plusieurs réformes plusieurs « accords » vont même dans le sens de considérer qu’on pourrait concéder à certains et dans certaines conditions l’exception d’une prise en compte en présentiel, alors que la règle deviendrait le traitement virtuel des « dossiers ».
Il faut refuser cette « évolution » - cette régression- pour au moins 6 raisons.
Lire la prise de position du RWLP et de RTA