" Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous voudrions resituer très brièvement la précarité menstruelle dans un contexte plus large, qui rejoint les problématiques de l’accès à la contraception et aux visites gynécologiques. Ces différents aspects, intimement liés, doivent être pris en compte dans la sécurité sociale. A ce propos, plusieurs points nous paraissent fondamentaux :
- En tant qu’associations de lutte contre la pauvreté, nous soutenons que les nécessités matérielles périodiques soient gratuites, la contraception entièrement remboursée et que chaque femme ait accès à une visite gynécologique gratuite par an. Cet ensemble doit, au minimum, être rendu entièrement accessible et donc gratuit et sans prépaiement, pour les personnes bénéficiant du statut BIM, et à un prix plancher pour toutes les autres femmes.
- Nous recommandons également l’intégration de gynécologues dans les maisons médicales. Ces structures, qui fonctionnent majoritairement au forfait, favorisent en effet le recours aux soins médicaux des populations les plus précaires et permettent de diminuer le report de soins des femmes.
- Une plus grande collaboration avec les gynécologues est également nécessaire dans différents espaces d’accueil, qu’ils s’adressent aux personnes de la rue, aux sans-papiers, migrants en transit, mineurs étrangers non-accompagnés, centres ouverts ou fermés pour demandeurs d’asiles.
- Lorsque les femmes ont recours aux gynécologues dans le secteur privé, le tiers-payant doit être automatiquement appliqué. Cela devrait d’ailleurs être le cas pour toutes les spécialités médicales.
- Enfin, les plannings familiaux devraient être davantage soutenus et développés, en favorisant notamment l’accès aux personnes vivant en milieu rural.
Par ailleurs, bien que nous saluons le fait que cette question essentielle de la précarité menstruelle soit prise en compte par la Conférence interministérielle Droits de femmes, nous nous devons également de la resituer dans un contexte plus global : celui de la pauvreté, qui touche aujourd’hui particulièrement les femmes. Rappelons qu’en 2017 en Belgique, 70% des individus en situation de pauvreté individuelle étaient des femmes."